Ce récit est le résultat d'une enquête qui permet d'enrichir l'histoire du renseignement et de l'espionnage maritime des années 1940 aux années 1990. A partir de nombreuses sources (entretiens avec des officiers soviétiques ou américains, dépouillement des archives de ces deux pays), de nombreuses affaires inédites sont dévoilées. Prix Marine 2012.
Guerre froide et espionnage naval
Ignoré par les ouvrages traitant de la guerre froide, l'espionnage naval permit aux deux blocs d'utiliser les océans et les ports pour surveiller et pénétrer le camp adverse. Nourri par des entretiens avec des protagonistes soviétiques et occidentaux, et par l'exploitation d'archives américaines, britanniques, et de publications russes, ce récit fourmille d'anecdotes, parfois terrifiantes.
On y apprend qu'un cuirassé soviétique, ex-italien, explosa mystérieusement à Sébastopol en 1955, laissant croire à un sabotage par un prince fasciste, qu'un marin soviétique aurait obtenu d'un général français les plans de frappe de l'OTAN qui décidèrent Krouchtchev à déployer des missiles à Cuba, et qu'une erreur de traduction dans un message intercepté poussa Johnson à engager les États-Unis au Vietnam.
On y découvre qu'un capitaine de corvette soviétique servit d'instructeur au renseignement américain avant de disparaître dans des circonstances qui en faisaient un agent double ou triple, et qu'un officier-marinier de l'U.S. Navy livra les codes navals américains à Moscou pendant près de quinze ans. On comprend comment le président Reagan autorisa la marine américaine à mener des opérations de guerre psychologique et que l'échouage d'un sous-marin soviétique en Suède, suivi par des intrusions non élucidées, retourna l'opinion suédoise en faveur de l'OTAN. Enfin, cet ouvrage nous montre que des objets sous-marins ou aériens non-identifiés conduisirent les États-Unis et l'URSS à édicter des instructions troublantes.