Atteint d'une grave maladie, Jean-François Deniau fait le récit de sa convalescence, à la fin de l'été 1995, et de son choix de traverser l'Atlantique à la voile
Je sors de l'hôpital à la fin de l'été 1995 dans une chaise roulante, avec des cannes anglaises pour marcher, une minerve pour éviter les chocs dans le haut de la colonne vertébrale, le souffle très court, le cœur hésitant à régler et les pansements des cicatrices qui suintent encore à changer tous les deux jours. Je devrais, après un triple pontage, passer trois semaines dans un institut spécialisé, aller régulièrement aux Invalides où existe le meilleur service de rééducation. Patiemment réapprendre, une fois de plus, à respirer et à me servir de mes jambes. Il y a peut-être encore mieux pour la convalescence. L'air du large. La responsabilité de la barre. La liberté. L'océan.»