Désenchantés, les Algériens ? Le qualificatif revient souvent et résume assez bien un sentiment national fait de fierté, mais aussi de colère et de frustrations. Toutefois, ces passionnés de l'autocritique sont aussi des impatients, avides de changement, qui savent se montrer aventuriers et créatifs dans le moment même où ils regardent l'avenir avec appréhension. Ils y entrent pourtant, poussés par une jeunesse à la vitalité inquiète qui hésite entre les appels contradictoires de la religion et de la consommation de masse. Et si les années ont passé depuis la fermeture sanglante d'une décennie de terrorisme, les Algériens ont surtout à réapprendre la confiance en eux. Ils ont, en la matière, une avant-garde de choc : les Algériennes affichent, dans une société volontiers hostile, l'énergie de celles qui n'ont d'autre choix que l'espoir.