150 lettres, dont certaines reproduites en fac-similé, rendent compte des rapports de M. Pagnol avec vingt personnalités du cinéma. Elles montrent notamment l'influence décisive qu'il a eue dans les débuts du cinéma parlant, des deux côtés de l'Atlantique.
Qui se tient au seuil de ces pages inédites s'apprête à entrer dans l'intimité du bureau de Marcel Pagnol, l'un de nos plus illustres, de nos plus populaires, de nos plus éternels auteurs. Lire ses correspondances de cinéma, c'est traverser plusieurs époques où la petite histoire côtoie toujours la grande, c'est découvrir le vrai sens de l'amitié avec les fidèles de la première heure (Henri Jeanson), les camarades qu'on retrouve autour d'une bouillabaisse à Saint-Tropez (René Clair), à Bandol (Raimu), à Carry-le-Rouet (Fernandel), ou les pairs qu'on fréquente à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Jean Cocteau). Dans ces missives se dévoilent d'âpres négociations, des intrigues d'académiciens, des coups de gueule homériques suivis de réconciliations quasi amoureuses, des témoignages de soutien quand la critique se fait cruelle ou simplement des échanges sur tel scénario, telle distribution, tel matériel de tournage. Et puis, il y a l'Amérique qui tend ses bras : Charles Boyer et Maurice Chevalier rêvent de faire venir Marcel à Hollywood pour qu'il rencontre tous ceux qui l'admirent, de John Huston à Cary Grant, de Preston Sturges à William Wyler. Au travers de ces lettres exhumées de l'oubli et présentées par Nicolas Pagnol, petit-fils de Marcel, toute une vie de cinéma défile devant nos yeux, avec une verdeur et une authenticité que le temps n'a en rien ternies.