L'auteur, passionné par la mer, est allé à la rencontre de savants et de lieux (du détroit de Floride aux maelströms de Norvège, de l'Ecosse aux abords de Nantucket) pour tenter d'expliquer les influences du Gulf Stream sur la formation des courants.
Chaque fois que nous sortions, grelottants, de nos bains glacés de Bretagne, une grand-mère ou une tante était là pour s’exclamer : « Remercie donc le Gulf Stream ! Sans lui notre mer serait froide.» Et chacune des promenades au jardin s’accompagnait de laudes. « Qu’il se porte bien ce palmier, il me rappelle Alger. Qu’il monte haut cet agave, on dirait Madagascar ! »
Au fond, le Gulf Stream nous consolait de la perte de nos colonies. Bien des années ont passé. Et aujourd’hui, mon cher Gulf Stream m’inquiète.
Sa santé me préoccupe. Va-t-il un jour, bientôt, comme on le dit, s’arrêter de couler ?
Qu’adviendra-t-il de la douceur de nos climats ?
Longtemps, j’ai préféré fermer les yeux.
Mais le moment est venu. Je ne suis pas scientifique. Plutôt promeneur.
Alors, des violents remous du détroit de Floride aux maelströms de Norvège, des rivages fleuris d’Écosse aux abords légendaires de Nantucket, je suis allé, par les chemins de terre ou de mer, rencontrer les savants et les lieux.258 p., 03/03/05