Depuis les années 1990, une nouvelle forme de piraterie s'attaque en Asie à la marine marchande. Le transport maritime en est affaibli. L'accroissement des risques entraîne une hausse des primes d'assurance et des coûts de transports ainsi qu'une précarisation du métier de marin. Derrière les pirates, des réseaux complexes fonctionnent avec la complicité des ports et des administrations.
Chaque jour, dans le monde, un navire est victime d'un acte de piraterie. Au sein d'un monde professionnel corrompu, où la misère est la règle, où les mailles du droit sont lâches, et où l'illégalité est souvent la règle - pavillons de complaisance, compagnies-fantômes, complicité des autorités portuaires -, la piraterie prospère.
Par sa situation politique, économique et géographique, l'Asie constitue le coeur de cette « jungle maritime ». 90 % des marchandises échangées dans le monde sont acheminées par bateaux. L'espace maritime mondial, où les marchandises circulent avec des délais toujours plus serrés, dans des conditions économiques et sociales toujours plus précaires, est menacé. L'équilibre du commerce international, entièrement tributaire de la marine marchande, pourrait être ébranlé par un 11 Septembre maritime.