La mer est son horizon, le ciel est son destin ! Et ce depuis le VIe siècle, lorsque, au terme d'une navigation légendaire, Malo, le saint fondateur, édifie dans l'ancienne cité d'Alet une église qui devient cathédrale au IXe siècle. En 1145, le siège épiscopal est transféré sur la presqu'île voisine de Saint-Malo, au coeur de la ville qui se développe.
La nouvelle cathédrale s'agrandit au fil des siècles. Les bâtisseurs composent avec les contraintes du site pour édifier, au XIIIe siècle, un splendide choeur gothique inspiré de l'art anglo-normand. Ils aménagent ensuite les collatéraux, les chapelles et l'emblématique clocher, maintes fois détruit et reconstruit, ce phare qui guide les marins dans la périlleuse baie de la Rance. Elle est la paroisse de Malouins célèbres : les marins et corsaires Surcouf, Duguay-Trouin et, bien sûr, Jacques Cartier, sans oublier Chateaubriand, qui y pria.
En août 1944, les bombardements de la Libération détruisent 80 % de Saint-Malo intra-muros. Symbole de la ville martyre, la cathédrale fait l'objet d'une restauration respectueuse du passé et enrichie d'une vision d'avenir : jouant avec la lumière et magnifiant les espaces, les artistes Max Ingrand, Jean Le Moal, Arcabas et Goudji ouvrent l'édifice reconstruit à un nouvel élan esthétique et spirituel. Chaque année, depuis 1972, s'y déroule le prestigieux Festival de musique sacrée.
Haut lieu spirituel au coeur d'une cité rayonnant sur le monde, la cathédrale est un élément clé du patrimoine malouin d'aujourd'hui, où se pressent fidèles et visiteurs, tous pèlerins sur terre ou sur mer.