Récit de trois générations de Guadeloupéennes, du milieu du XIXe siècle aux orées du XXe siècle. Le réalisme du quotidien est enchanté par les pensées et les sentiments de ces femmes dont l'ancêtre était esclave. Les personnages baignent dans un univers mystérieux où errent des ombres et des démons, mêlés aux restes de la religion chrétienne. Prix Littérature-monde 2015.
À la Guadeloupe, trois générations de femmes se succèdent depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'aux premières années du XXe siècle. La première, Louise, est achetée bébé par la veuve d'un planteur. Plus tard, un pauvre blanc la «met en case». Il finira par l'épouser. Sa fille, Hortensia, est comme sa mère, une étrange petite fille, tentée par la révolte mais prisonnière de sa condition. L'esclavage a été aboli mais rien n'a vraiment changé. Puis vient Mariotte. Un homme, qui est peut-être son père, lui raconte l'histoire de son aïeule, la mythique femme Solitude. Elle entend aussi parler de négresses qui savent lire et écrire. Mais apprendre les «petites lettres», n'est-ce pas risquer de devenir folle ?
Le réalisme du quotidien est enchanté par l'imagination des trois héroïnes, hantées par les sortilèges. La vie est dure. Mais c'est la joie, ou du moins l'élan à vivre et à rire, qui l'emporte toujours.
L'Ancêtre en Solitude s'inscrit dans la lignée des grands romans guadeloupéens écrits à quatre mains par Simone et André Schwarz-Bart : Un plat de porc aux bananes vertes (1967) et La Mulâtresse Solitude (1972). André Schwarz-Bart a obtenu en 1959 le prix Goncourt pour Le Dernier des Justes.